Pour une Europe de la santé

Le 12 avril dernier, le CESE examinait un avis s’intitulant Comment construire une Europe de la santé ?  Le groupe ASE est intervenu sur ce sujet lors de la séance plénière. Il a estimé que face à des constats lucides, ce nouvel avis était important car il invitait à renforcer les politiques européennes fondées sur la coopération et la coordination, plutôt que sur la compétition et la concurrence.

Les politiques d’austérité misent en place par l’Union européenne, après la crise financière de 2008, ont fait beaucoup de mal aux services publics de santé, dans des pays comme la Grèce, le Portugal, mais aussi dans notre pays, avec la suppression massive de lits dans les hôpitaux, la fermetures de services, de maternités, d’hôpitaux de proximité vidés de la plupart de leurs activités, s’accompagnant d’une déshumanisation des relations usager-e-s-professionnel.les et une dégradation importante des conditions de travail des travailleuses et travailleurs de la santé.

Cet avis propose clairement un changement d’orientation politique qui fasse en sorte que désormais la santé ne soit plus considérée comme une charge mais, au contraire, comme une richesse, un investissement au service du bien commun, devant être une des priorité des politiques publiques de l’Union européenne. L’accent est mis sur la question cruciale de la santé des femmes ou encore sur les questions de santé au travail. Les questions de la relocalisation de la production sur le sol européen ainsi que celle de l’amélioration de la représentation citoyenne dans la gestion publique des systèmes de santé apparaissent aussi majeures.

Nous avons par contre regretté que la levée des brevets sur les vaccins ne soit pas plus offensive, puisque le Comité économique et social européen a lui demandé, sans ambiguïté, une telle levée. Lorsqu’ on sait que 40 % des habitants de la planète n’ont encore accès à aucun vaccin, il est regrettable que nous n’ayons pas pu adopter une position ferme qui aurait permis d’envoyer aux peuples un message humaniste, et surtout lucide : la pandémie mondiale que l’on connaît ne sera pas la dernière, et la protection de tous dépend de celle de chacun. En ces temps si particuliers, la solidarité ne doit pas s’arrêter aux portes de l’Europe. Le débat devra se poursuivre. Il s’agit de faire en sorte que les états puissent décider et agir en commun pour améliorer et renforcer leurs systèmes de santé dans leur diversité.

FI06_Europe_Sante