Pour l’égalité réelle entre les femmes et les hommes !

Le CESE a pris l’engagement le 24 novembre dernier de poursuivre son engagement en faveur des droits des femmes et de l’égalité entre les femmes et les hommes. Si les dernières décennies ont été accompagnées de progrès indéniables en matière de droits des femmes, l’égalité réelle n’est pas atteinte. Même si la place des femmes dans la vie politique, économique et sociale et publique s’est affirmée, ces acquis demeurent fragiles, voire réversibles, surtout en période de crise. 

Les inégalités restent fortes aujourd’hui entre les femmes et les hommes avec par exemple un écart salarial de 28,5% et de 40% sur le montant des retraites. Les femmes continuent d’effectuer la majorité des tâches domestiques et parentales (respectivement 71% et 65 %). Une inégale répartition des charges qui impacte fortement la vie personnelle mais également la carrière professionnelle des femmes. Ces inégalités interrogent aussi nombre de questions comme celles des stéréotypes et des représentations qui sont véhiculées dans notre société, et notamment dans le monde du travail, voire encore par l’éducation reçue qu’elle soit familiale ou institutionnelle.

De plus, les violences sexistes et sexuelles sont toujours prégnantes dans les sphères privée, publique ou professionnelle. Une femme est tuée tous les trois jours par son conjoint ou son ex-conjoint en France et, selon les estimations de l’Organisation mondiale de la santé, 35 % des femmes, soit plus d’une femme sur trois, indiquent avoir été exposées à des violences physiques ou sexuelles au cours de leur vie.

La Délégation aux droits des femmes et à l’égalité a présenté le 24 novembre, lors d’une séance plénière dédiée à cette question, une résolution : « Le CESE poursuit son engagement en faveur des droits des femmes et de l’égalité entre les femmes et les hommes ».

L’engagement du groupe ASE (Alternatives Sociales et Ecologiques composé de Solidaires, de la Confédération paysanne et de la FSU) est total sur cette question. Il a voté la résolution présentée et fait la déclaration suivante:

Travailler à l’égalité entre les femmes et les hommes, c’est, pour une assemblée comme la nôtre, faire vivre la démocratie. Et nous sommes bien placé-es pour savoir qu’elle n’est pas si évidente à mettre en oeuvre puisqu’elle se confronte à des inégalités sociales importantes, ce dont traite une grande partie de nos travaux. C’est pourquoi cette résolution est, dans ce qu’elle porte pour nos pratiques d’échanges et d’analyses, primordiale à voter certes, mais surtout à investir. Sans réserve. L’égalité dite « formelle », est consacrée dans nos lois, notre Constitution, les conventions internationales sur ce sujet depuis la fin des années 40. Le corpus est tel qu’il pourrait être surprenant de constater qu’aujourd’hui encore, les femmes ne soient pas les égales des hommes. Or, passer de l’égalité formelle à l’égalité réelle, et c’est fondamental, demande d’oser affronter les explications structurelles, de reconnaître les conséquences multiples qu’elles ont dans les vies des femmes et des hommes, et d’interroger les fonctionnements collectifs comme individuels. La domination masculine (ou patriarcat) est un système social. En tant que système, comme d’autres par ailleurs, il s’ancre en nous en profondeur, détermine des choix, des parcours, des attitudes, il brise des vies et en cela il doit être dénoncé et combattu. La journée internationale contre les violences à l’encontre des femmes du 25 novembre nous le rappelle. Pour aboutir à l’égalité, notre volonté doit être absolue, et quotidienne. Elle demande un investissement collectif. C’est pour notre Groupe le sens de cette résolution et le sens de notre engagement féministe. Comme le dit la sociologue Christine DELPHY : « La lutte féministe consiste autant à découvrir les oppressions inconnues, à voir l’oppression là où on ne le voyait pas, qu’à lutter contre les oppressions connues ».

Pour en savoir plus…

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