Favoriser l’engagement civique et la participation citoyenne au service du développement durable

L’avis adopté par le CESE le 27 octobre dernier pour « Favoriser l’engagement civique et la participation citoyenne au service du développement durable » se situe dans le cadre d’une démarche qui traverse nombre de travaux de la section Education Culture et Communication et vise à favoriser le débat démocratique et la participation des citoyens en leur assurant une meilleure maitrise des outils qui y contribuent.

Si les questions liées au développement durables sont une préoccupation majeure des citoyen-nes, leur participation (enjeu 5 de la feuille de route de la France pour l’agenda 2030 des Objectifs du Développement Durable) demande à être favorisée et mieux reconnue. C’est le sens de cet avis dont le rapporteur est Thierry Cadart (CFDT).

Un texte qui appelle au développement de la participation citoyenne aux orientations des politiques publiques, notamment territoriales, afin de « redonner du sens à la citoyenneté ».Il ne s’agit pas seulement des enfants et des jeunes , pas plus que du seul système éducatif. Tous les âges et tous les domaines sont concernés: Education, territoires, monde du travail, institutions et notamment à l’échelle européenne…

Les 18 préconisations faites visent ainsi à renforcer la prise de conscience individuelle et collective sur les enjeux du développement durable et à proposer un engagement plus important en sa faveur. Elles visent également à valoriser et évaluer les initiatives existantes y compris pour passer à la vitesse et à une échelle géographique supérieures lorsque cela s’avère possible.

D’où la proposition que « l’INSEE décline, adapte et mette à jour au niveau territorial pertinent les indicateurs qui constituent le cadre national pour le suivi des progrès de la France dans l’atteinte des 17 Objectifs de Développement Durable »

Pour l’école le CESE recommande par exemple de mieux reconnaître le rôle des délégués de classe et de mieux les former mais aussi de développer dans chaque école et établissement scolaire des expérimentations en matière de développement durable et d’étude de la biodiversité, en lien ou à l’initiative des éco-délégués. Dans l’enseignement supérieur il «  préconise que tous les cursus, quelle que soit la filière d’enseignement supérieur, intègrent obligatoirement les enjeux du développement durable afin que chaque étudiant et étudiante y soit formé et devienne actrice et acteur du changement dans son univers professionnel mais également en tant que citoyenne ou citoyen ». Un autre ensemble de préconisations porte sur les dispositifs de consultation des citoyens avec notamment celle qui propose que pour chaque projet soumis à « l’obligation de débat public » le projet concerné ne puisse pas s’engager dans l’étape suivante du processus tant que les réponses aux questions posées et aux arguments avancés seront jugées incomplètes par la Commission nationale du débat public. L’avis formule aussi des préconisations pour le monde du travail, par exemple la mise à l’ordre du jour des CSE des questions environnementales qui concernent l’entreprise ou la création d’un Comité environnement dans les entreprises mais on peut regretter que ces préconisations se contentent de parler d’encouragement ou d’incitation, cédant aux représentants des entreprises hostiles à toute obligation.

Au final un travail qui a pu permettre d’approfondir la question du lien entre l’engagement citoyen et l’engagement pour le développement durable mais qui demanderait à être poursuivi notamment en ce qui concerne les instances à consulter ou à mettre en place dans les entreprises comme dans la Fonction publique pour permettre une meilleure participation des salarié-es sur ces questions

Eliane Lancette

pour en savoir plus et lire l’avis : ici