Auvergne Rhône Alpes : former pour travailler

Le CESER Auvergne Rhône Alpes qui doit faire face à deux nouveaux enjeux (nouveau périmètre et  un nouvel exécutif) a travaillé dans la commission « orientation, éducation, formation, parcours professionnels »  sur la formation des demandeurs d’emploi :

« Former pour travailler : pour une coopération efficace entre acteurs publics, entreprises, opérateurs de formation au service des demandeurs d’emploi »

Le projet d’avis notait bien qu’ « il serait illusoire de considérer que la formation professionnelle pourrait à elle seule, résoudre le problème de l’emploi ; elle peut contribuer à favoriser l’accès à l’emploi durable, et à maintenir l’employabilité des publics en emploi »

Ce travail a été l’aboutissement d’auditions mais aussi de rencontres sur le terrain, les membres du bureau de la commission, s’étant déplacés sur des territoires pour rencontrer des acteurs locaux de l’emploi et la formation.

Le texte faisant une quarantaine de pages, en voici quelques grandes lignes :

– L’approche territoriale : c’est une constante dans les travaux de nos commissions, trouver, dans les territoires, des lieux, des espaces, où se rencontrent les différents acteurs locaux afin que l’ensemble des problèmes et besoins (entreprises, mais aussi publics) du territoire soient identifiés,  pris en compte dans les politiques régionales, et que ces dernières bénéficient à tous. Ici il s’agit de faire travailler ensemble les acteurs de l’emploi et la formation. Certains acteurs (Direccte, Pôle emploi, formateurs, …) qui l’avaient expérimenté dans le cadre des CTEF de l’ancienne région Rhône Alpes en avaient tiré un certain bénéfice ; même s’il y aurait beaucoup à dire sur cette territorialisation. Cependant il faut souligner que cela peut être aussi servir la volonté de rationaliser les coûts de formation par la  mutualisation d’équipements. Précisons que le CESER rejette l’approche mécaniste du lien formation/emploi.

– Pour certains publics, les plus éloignés de l’emploi, l’entrée directe dans une formation peut s’avérer inefficace et conduire à l’échec ; il manque certains prérequis que la Région doit permettre d’acquérir (lutte contre l’illettrisme, compétences clés), elle qui pourtant veut privilégier les formations aboutissant directement à un emploi  Le texte préconise un accompagnement plus global (social, …). Ce type d’apprentissage fait débat car il n’aboutit pas à une certification professionnelle, mais son intérêt est qu’il ouvre vraiment la voie à une formation.

– Pour le CESER, l’implication des employeurs doit être renforcée, par des appuis RH, en favorisant l’évolution des pratiques de recrutement où les compétences relationnelles prennent une place prépondérante au détriment de certains demandeurs d’emploi. Le CESER estime que les entreprises qui jouent le jeu (accueil de stagiaires, d’alternants) devraient être reconnues (création d’un « label »?). Il considère que la formation des demandeurs d’emploi doit davantage s’appuyer sur l’alternance mais qu’aucun contrat ne convient : ni celui d’apprentissage réservé à la formation initiale ni le contrat de pro que les entreprises n’utilisent pas. Ne faudrait-il pas réfléchir à un nouveau type de contrat ?

– Un autre sujet très important, notamment pour les employeurs, c’est la connaissance des métiers. A leur avis, nombre de métiers sont mal ou pas connus des publics. La région devrait donc favoriser toutes les actions qui permettent de promouvoir la connaissance et l’attractivité des métiers, y compris par une action d’amélioration des conditions de travail ! La commission insiste sur l’intérêt d’intégrer la formation des demandeurs d’emploi, leur accompagnement renforcé, dans les stratégies régionales. Cette commission veut à présent travailler sur la formation des salariés.

Patricia Drouard, représentante de la FSU au Ceser Auvergne Rhône Alpes