Vers une transition verte dans les lycées en PACA…

Maryvonne Guigonnet et Richard Ghis, représentants la FSU au Ceser PACA, ont participé aux travaux permettant de faire le point sur l’engagement de la Région à concevoir et rénover le bâti pour faire face au changement climatique. En effet, l’exécutif de cette région a présenté son budget 2023 comme le 1er budget « 100 % climat et le « premier budget vert d’Europe ».

Le budget de 2024 serait un budget « 100 % bâti autour de la question climatique ». Face à ces affirmations, la commission lycée du Ceser PACA a décidé de s’auto-saisir pour essayer de mesurer la réalité de ces engagements dans les lycées de la région.

Quels sont les constats faits par le CESER ?

Dans notre région, la compétence « lycées » représente 16 % de l’ensemble des dépenses. Comme toujours, notre travail a tout d’abord consisté à essayer d’avoir une vision la plus exhaustive possible des principales actions mise en œuvre dans les établissements. Cela nous a permis de visiter certains lycées et de pouvoir auditionner des adjoints-gestionnaire notamment de notre fédération. Nous avons pu faire le constat de situations très disparates dépendant de la volonté voire du volontarisme des équipes.

L’audition des services de la Région en charge des lycées a clairement fait apparaître un décalage certain entre la politique affichée par l’exécutif régional et les actions véritablement engagées. Ainsi, le plan pluriannuel de rénovation thermique des lycées semble bien fluctuant et les priorités sont changeantes et décidées au fil de l’eau. Il y a pourtant urgence pour que le bâti de nos lycées permette aux usagers, élèves comme personnels, de pouvoir travailler dans des conditions convenables malgré le dérèglement climatique. Il est certain que les engagements financiers ne sont pas, aujourd’hui, à la hauteur. Et même si le niveau d’investissement est important à mettre en œuvre avec un parc de 172 établissements, cela pourra être à terme source d’économie.

Le Ceser a pu également constater un manque d’ambition de la région sur la gestion de l’eau dans nos lycées. Dans une région comme la nôtre, qui est frappée depuis maintenant plusieurs années par de longues périodes de restrictions, la gestion de l’eau devient un enjeu fondamental. Une gestion ainsi qu’une éducation des jeunes générations à cet enjeu est indispensable et il y a urgence à sa mise en œuvre.

Quelles sont les préconisations qui en résultent pour vous ?

Ce sont aussi les gestes du quotidien qui doivent être développés. Un plan d’implantation par exemple d’interrupteurs intelligents dans tous les lycées devrait être lancé plutôt que de soutenir simplement les établissements qui ont un projet sur le thème des économies d’énergie. C’est aussi le cas du tri sélectif des déchets. Si les poubelles différenciées sont installées et utilisées dans les habitations, on est bien loin de ce concept dans la quasi-totalité  des lycées de notre région. Voilà encore un chantier que la région devrait impulser avec une politique volontariste d’investissement et pas en simple soutien de projets locaux.

De plus, il faut que la région finance les projets « développement durable » qui se multiplient à l’initiative des lycéens et des enseignants. Cela serait un signal fort pour une région qui se déclare aussi engagée sur la thématique du climat. Pour le moment, les lycées le font sur leur fonds propre et puisque la région s’apprête, en partie, à louer les toitures de certains lycées à un opérateur d’énergie photovoltaïque, pourquoi ne pas imaginer que cette redevance alimente une ligne budgétaire consacrée au financement de ces projets.

Enfin, pour aider à ce que déclarations politiques et réalité des choses se conjuguent, il semble nécessaire d’avoir un interlocuteur bien identifié sur ces sujets dans l’exécutif régional.

Nous pensons aussi que l’instauration d’un programme budgétaire spécifique dans les budgets de chaque lycée serait un signal positif et encourageant pour engendrer une dynamique solide de transition verte des établissements.

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