Nathalie Mons

Le Conseil national d’évaluation du système scolaire a organisé fin août au CESE en partenariat avec celui ci une université d’été particulièrement intéressante. Nous avons interrogé sa présidente, Nathalie Mons sur cette initiative.

1) Pourquoi cette initiative et quels en étaient les enjeux ?

Depuis trois ans, le Cnesco évalue le système scolaire français à travers différentes thématiques (mixité à l’école, attractivité du métier d’enseignant, enseignement professionnel, apprentissage des nombres et du calcul, de la lecture…). Pour enrichir sa réflexion sur les travaux qu’il va mener dans les prochains mois et les prochaines années, le Cnesco a souhaité organiser cette université d’été en partenariat avec le Cese. Cet événement et ce partenariat avec le Cese correspondent totalement à ce qui fait l’ADN de nos deux institutions. En effet, le Cnesco et le Cese ont à cœur de s’appuyer sur un diagnostic objectif, basé sur les résultats de la recherche, pour ouvrir le débat avec les décideurs et les acteurs de terrain. Avec cette université d’été, en appui sur des rapports d’évaluation réalisés en amont et sur des avis du Cese, nous souhaitions réunir la communauté éducative et ainsi valoriser l’intelligence collective. Pour nos deux institutions, il apparaît très important de placer le débat entre les différentes parties prenantes au cœur de la réflexion sur les politiques publiques..

2) Quel bilan en faites-vous?

Le Cnesco ressort très enrichi de cette université d’été. Nous avons eu la chance de réunir plus de 300 acteurs de la communauté éducative. Les échanges qui ont pu avoir lieu, dans les ateliers participatifs notamment, avec des parties prenantes issues de tous horizons (enseignants, personnels d’encadrement, représentants d’associations, de collectivités, d’institution…), ont permis de faire remonter des pistes de travail et de préconisations très intéressantes. J’ai le sentiment que les thématiques débattues durant l’université d’été, très variées et concernant des besoins quotidiens des acteurs présents, ont suscité un réel engouement. Nous avons ainsi pu avoir des débats très intéressants autour du traitement de la difficulté scolaire, de la formation continue, de l’évaluation des établissements, de l’école obligatoire en milieu rural ou encore des rythmes scolaires. Les ateliers sur l’orientation sont venus alimenter la réflexion du Cese, pour son prochain avis, et du Cnesco, pour les travaux que nous allons mener dans les prochains mois.

Les deux conférences plénières ont également marqué cette université d’été. L’intervention d’ouverture de Pierre Rosanvallon et le débat qui s’en est suivi, avec France Stratégie, le Cese et le Liepp (Sciences Po) ont montré tout l’intérêt de l’évaluation des politiques publiques dans une démocratie. De même, la plénière sur la justice à l’école dans les territoires a pu apporter un regard nouveau sur les inégalités territoriales à travers la présentation de Michel Lussault autour de la justice spatiale, mais aussi des éléments de diagnostics territoriaux très précis présentés par le Cnesco et France Stratégie. Là encore, les travaux du Cese, notamment sur la place des jeunes dans les territoires ruraux, ont permis d’alimenter la réflexion collective.

3) Qu’est-ce qui vous paraît intéressant dans le travail avec le CESE et comment comptez-vous le poursuivre?

Dans le Conseil, nous avons 14 membres, dont deux sont issus du CESE. Ils apportent ainsi leur expertise sur les travaux du Cnesco depuis sa création. C’est avec eux que nous avons pu mettre en place ce partenariat que nous souhaitons poursuivre à l’avenir. L’expérience du CESE dans l’organisation du débat entre les parties prenantes des politiques publiques est très importante aux yeux du Cnesco. Ainsi, suite à la réussite de cette première opération en commun, nous souhaitons continuer à associer nos énergies pour de futurs travaux. Nous travaillons en ce moment à la construction d’un projet commun sur l’orientation et le passage du lycée à l’enseignement supérieur, qui s’appuiera sur l’avis qui sera remis par le CESE dans les prochains mois.