
Les faits scientifiques montrent que les changements globaux s’accélèrent et que la dette écologique se creuse: 6 des 9 limites planétaires sont déjà franchies, le réchauffement climatique en France est sur une trajectoire de +4°C à la fin du siècle, 80 % des écosystèmes dans l’Union européenne sont dégradés, des seuils d’irréversibilité pourraient rapidement être dépassés.
Les conséquences sont connues et documentées: les catastrophes climatiques se multiplient et vont encore s’accélérer, la perte de la biodiversité remet en cause les équilibres qui assurent notre existence, etc. Dans le monde comme en France, les victimes sont d’abord les plus fragiles, qu’ils soient pauvres, jeunes ou seniors. La transition écologique doit donc s’articuler avec des mesures de justice sociale. En France, les 1 % les plus aisés émettent en moyenne dix fois plus de CO2 que les 50 % les plus pauvres (Oxfam, novembre 2023). Il s’agit d’une crise mais aussi de changements structurels qui risquent d’être irréversibles sans actions fortes et coordonnées au niveau de toute la planète.
Pour autant, face à cette situation d’urgence nous constatons des reculs dans la mise en œuvre des politiques publiques dans de nombreux pays y compris dans le nôtre : remise en cause d’accords multilatéraux, des règles du commerce mondial et des accords sur le climat signés lors des différentes COP. Les rapports de force priment sur le droit, des conflits armés ont vu le jour sur tous les continents, la vie n’est plus considérée par tous comme une valeur à préserver. La vérité scientifique est ramenée par certains à une opinion comme une autre et les discours populistes remettent en cause l’idée même de transition écologique et les organisations environnementales menaçant par la même la démocratie.
Le CESE a toujours été engagé en faveur d’une transition écologique socialement juste. Il l’affirmait en février 2024 dans sa déclaration du Bureau : « Assumer publiquement aujourd’hui la poursuite d’une transition écologique solidaire et juste, c’est recréer de la confiance et éviter de s’enfoncer toujours plus dans les différentes crises que connaissent et vont connaître notre pays, l’Europe et le reste du monde ».
En juillet 2025, il a adopté une nouvelle résolution réaffirmant ainsi son engagement en faveur de la transition écologique et suggérant quelques pistes d’action.
Cette Résolution du CESE invite notamment à renforcer la question des enjeux environnementaux dans le débat public, à préserver la biodiversité pour préserver notre avenir, à faire de la biodiversité une opportunité pour le développement économique et la création d’emplois. Ce texte souligne également l’importance des investissements que nous devons aux générations actuelles comme à celles qui nous succéderont. Aujourd’hui, environ 50 % de l’économie mondiale repose sur la nature et 80 % des emplois en France dépendent de la biodiversité dont 10 % directement.
Avec cette Résolution, la société civile organisée représentée au CESE reste profondément attachée à l’objectif d’une transition écologique socialement juste, indispensable pour assurer une meilleure santé et bien-être pour les citoyennes et les citoyens dans un environnement préservé, pour maintenir une vitalité économique, une cohésion sociale et construire des solidarités renouvelées.
https://www.lecese.fr/actualites/transition-ecologique-lappel-de-la-societe-civile