Vieillir dans la dignité

C’est à la suite de pétitions en ligne, massivement signées, dénonçant la situation des EPHAD que le CESE s’est une nouvelle fois saisi de la question du vieillissement et de sa prise en charge et a largement voté un avis intitulé « Vieillir dans la dignité », rappelant encore une fois les besoins et les impératifs d’une politique volontariste disposant des moyens indispensables.

Le CESE en avait déjà traité, en particulier dès 2010 avec un avis sur la perte d’autonomie et en 2014 avec un avis sur le projet de loi d’Adaptation de la société au vieillissement : si les orientations celui-ci avait été accueilli favorablement déjà l’avis voté s’inquiétait des incertitudes pesant sur le financement de la perte d’autonomie. La crise des EPHAD avec la réforme de leur tarification montre combien ces inquiétudes étaient justifiées ; comme l’écrit l’avis ,« Les EHPAD sont devenus les lieux d’accueil d’une population en perte d’autonomie plus nombreuse et dont les besoins médicaux sont de plus en plus importants. La crise actuelle montre que les modalités de leurs financements ne leur permettent pas de faire face à ces évolutions. ». Cette crise ne peut toutefois pas être isolée des difficultés de notre système de santé : elle est un miroir grossissant de ses limites. Et le CESE considère qu’il faut sans tarder construire une réponse globale, articulant dans une approche décloisonnée le médical, le social et le médico-social.

Les préconisations du CESE sont regroupées en trois grands ensembles. D’abord  « prévenir, anticiper et financer la perte d’autonomie » : il s’agit de faire de la prévention « un acte fort tout au long de la vie » en particulier au travail ; mais aussi mobiliser les acteurs et repérer les besoins non financés. Surtout le CESE regrettant que le débat sur la création d’un « cinquième risque » ait été abandonné, préconise à la fois d’organiser une conférence des financeurs et « d’ ouvrir sans tarder un large débat public sur les sources de financement de la prise en charge collective de la perte d’autonomie ».

Le second ensemble vise à « adapter l’offre d’hébergement et de services aux besoins et aux attentes » : il s’agit à la fois de réduire les inégalités entre les territoires, de revoir les critères de financement des EPHAD pour tenir compte de leurs difficultés spécifiques, revaloriser le tarif « soins », encourager financièrement les innovations mais aussi soutenir les solutions alternatives, notamment le maintien à domicile et une meilleure prise en compte des aidants et aidantes.

Enfin le dernier ensemble, intitulé « Travailler ensemble autrement pour répondre aux exigences d’un accueil global et digne » porte d’une sur les personnels des EPHAD, leurs conditions de travail, leur qualification et leur recrutement et d’autre part la place des EPHAD dans les territoires et leur articulation avec leurs partenaires. On y trouve par exemple la proposition de construire des parcours coordonnés « qui intègre les différentes étapes du vieillissement », ou celle de « rendre immédiatement opposable  une norme minimale d’encadrement « au chevet » par patient.

Des propositions qui sont de nature à assurer une réponse aux besoins croissants et à servir de points d’appui aux actions à mener..

Gérard Aschieri

pour lire l’avis : ici