Service civique : quel est le bilan ? 

La question est l’objet d’une étude qui vient d’être confiée à la Délégation à la Prospective et à l’Evaluation des Politiques Publiques du CESE.

Le service civique a été mis en place en 2010 même si l’expérience en a été lancée plus tôt. Nous sommes dans une période où, à la suite des attentats de l’année dernière, se multiplient les appels ou les propositions de responsables politiques visant à instaurer ou réinstaurer des formes de service national, civil ou militaire, et le Président de la République a annoncé sa volonté de généraliser le service civique avec un objectif de toucher 50% d’une classe d’âge d’ici 2 à 3 ans. Or, si ce dispositif a fait l’objet d’un rapport de la Cour des Comptes de 2014, il n’en existe pas d’évaluation contradictoire et débattue .

C’est ce qu’entend faire le CESE dans le cadre d’une étude qui vient d’être confiée à la Délégation à la Prospective et à l’Evaluation des Politiques Publiques
Si les volontaires du service civique tout comme les associations et organismes qui les accueillent s’en disent en général très satisfaits et en vantent les mérites, qu’en est il des autres, de ceux qui refusent ? Quelles sont les raisons et les arguments des uns et des autres ?

UnknownComment le service civique remplit-il les missions qui lui sont assignées et contribue-t-il à la cohésion sociale en favorisant à la fois l’engagement solidaire et un brassage social et culturel ? À quelles conditions ( durée, encadrement, financement…) peut-il le faire ?
Comment définir les missions d’intérêt général que sont censés remplir les volontaires ?
Ne se substitue-t-il pas dans les associations et les services à un emploi salarié stable, créant une nouvelle forme de précarité ? Quelle articulation avec l’engagement bénévole dans le mouvement associatif ?
La liste des questions qui se posent est longue et, avant d’envisager d’étendre ce service civique ou de le transformer au gré des a priori politiques ou des ressources financières disponibles, mieux vaudrait les examiner et les débattre.
C’est l’objet de cette étude qui ressortit de la mission d’évaluation des politiques publiques conférée par la loi au CESE.
Il s’agira d’entendre les initiateurs et les responsables du dispositif, les différents acteurs, notamment associatifs et syndicaux mais aussi ceux qui contestent ce service civique ou le refusent, d’analyser les données dont on dispose et d’avoir un débat ouvert et contradictoire entre composantes de la société civile.
Le résultat, attendu pour le dernier trimestre de 2016, devrait articuler un bilan de l’existant et l’élaboration de pistes de réflexion pour l’avenir de ce service civique. À suivre donc.

 

Par Gérard Aschieri , mai 2016